La figure féminine de la Sagesse biblique

La Sagesse biblique n’est pas n’importe qui puisqu’elle est présente aux côtés de Dieu quand il crée ; et elle est très attirante puisque le roi Salomon veut en faire son épouse ! Postée aux portes de la ville, elle offre à boire aux passants ! … Christiane Marmèche présente ici cette figure, d’où elle vient, ce qu’elle dit, comment elle a été reçue au long des âges et comment aujourd’hui nous pouvons nous y référer. Le groupe mensuel “Ouvrir la Bible” que Christiane anime porte cette année 2023-2024 sur le thème du masculin-féminin dans la Bible, et elle a fait d’autres choix de textes que celui de la Sagesse, cet article vise donc à compléter le thème.

Ceux qui auraient peu de temps peuvent lire cet article par morceaux, les différentes parties étant relativement indépendantes. Voici les références citées de la Bible : Pr = livre des Proverbes ; Sg = livre de la Sagesse.

*

La figure de la Sagesse biblique

Par Christiane Marmèche

Connaissez-vous le chant dédié à la Sagesse : « La Sagesse a dressé une table, elle invite les hommes au festin… » ? C’est de cette Sagesse que nous allons parler. Elle mérite qu’on s’intéresse à elle !

● Découvrir la figure de la Sagesse biblique

La littérature de sagesse de l’Ancien Testament a été attribuée au roi Salomon (IXe siècle avant JC). En réalité la plupart de ces livres ont été écrits du Ve au IIe siècle avant JC. Ils contiennent des sentences, des réflexions qui ont pour objectif une vie fructueuse et heureuse.

Or plusieurs passages parlent de la Sagesse (ou la font parler) comme de quelqu’un d’extraordinaire : elle est là aux côtés de Dieu lors de la création, elle plante sa tente au milieu du peuple, elle se poste aux portes de la cité et hèle les passants en leur proposant à boire…. La

La Sagesse

Les principaux passages sont Proverbes 8,22-31 ; Job 28 (le poème sur la Sagesse introuvable) et Siracide 1 et 24. Deux autres passages sont dans des livres uniquement en grec, et du coup, ne figurent pas dans les Bibles juives et protestantes : Baruch 3,9 – 4,4, et surtout le “livre de la Sagesse” (appelé aussi “Sagesse de Salomon” car c’est Salomon qui est censé parler) qui est le dernier livre de l’Ancien Testament (30-10 av. Jésus Christ).

Sur l’image ci-contre[1] la Sagesse est couronnée, tient un spectre, signe du pouvoir, et aussi un livre car elle s’identifie au Livre. On peut remarquer la force qui se situe au niveau du ventre (le hara pour les Japonais), cela fait penser à certaines images représentant le Christ.

*

Pour découvrir cette figure féminine étonnante et attirante, voici un extrait du passage très connu du livre des Proverbes. La Sagesse s’adresse aux hommes et parle de son rapport à Dieu, à la création :

« YHWH m’a créée, principe (origine) de ses voies vers ses œuvres. Dès l’éternité il me fonda, dès le principe, avant l’origine de la terre. […] Quand il préparait le ciel, j’étais à ses côtés, […] Quand il faisait solides les fondements de la terre, j’étais auprès de lui en plein accord (disposant tout avec Lui), j’étais celle en qui il se réjouissait, jour après jour j’étais dans la joie en sa présence en tout moment lorsqu’il était dans la joie d’avoir achevé la terre habitée, et qu’il trouvait sa joie dans les fils des hommes. » (Pr 8, 22-31, traduction grecque de la Septante).

La Sagesse est donc auprès de Dieu quand il crée, ce qui n’est pas sans évoquer le début de l’évangile de Jean : « Le Verbe était auprès de Dieu ». De plus, d’après l’original hébreu, la Sagesse joue, et le lieu de ses jeux c’est la terre qui est l’œuvre de Dieu, là où vivent les hommes auxquels la Sagesse s’adresse.

Pour nous, le mot “sagesse” évoque un comportement réservé – “sage comme une image”, dit-on –, alors qu’ici la Sagesse de l’Ancien Testament est dynamique : « Près des portes qui ouvrent sur la cité, sur les lieux de passage, elle crie. » (Pr 8,2-3) « La Sagesse a bâti sa maison. Elle a dressé sa table et mélangé son vin… À ceux qui manquent de sens elle a dit : “Venez manger de mon pain et boire le vin que j’ai préparé pour vous” » (Pr 9, 1-5). Cette Sagesse de Dieu apparaît non comme un savoir mais comme une réalité ludique, une réalité joyeuse. Elle est aussi une réalité efficace (la Sagesse est maître d’œuvre d’après Pr 8 hébreu). Dans le livre de la Sagesse, elle est identifiée à la Parole, et c’est cette Parole qui opère la libération hors d’Égypte : « Tout à coup, ta Parole puissante surgit du ciel, de ton trône royal ; tel un guerrier impitoyable, elle se précipita au milieu de ce pays maudit. ». Cette conception de la Sagesse repose probablement sur un mythe de l’origine dans lequel Dieu ne produit pas le monde en modelant la terre et en donnant son souffle, mais fait surgir le monde et l’homme avec une Sagesse qui est sa Parole.

*

● D’où vient la figure de la Sagesse ?

En Juda comme dans les cultures environnantes, la sagesse a longtemps été liée à l’institution royale. Dans le royaume de Juda, lors de l’onction d’intronisation avec l’huile, le roi recevait l’Esprit de Dieu, d’où son nom de “Messie”, mashiah en hébreu qui signifie “Oint” et qui a été traduit par christos en grec, d’où notre mot “Christ”. Or “oindre” signifie “pénétrer”, et même “tremper” au sens où on trempe un vêtement dans de la teinture, et donc cela transforme de l’intérieur celui qui est oint. Ce qui est en question dans cette onction c’est une espèce d’invasion, d’investiture. Aussi le rituel de l’accession du roi au trône était considéré comme un “engendrement” qui faisait du roi le “fils de dieu” : « Tu es mon fils, aujourd’hui je t’engendre » dit Dieu en Psaume 2, 7, texte cité à propos du Baptême (Luc 3, 21-22) et de la résurrection de Jésus (Actes 13, 32-33).

Selon l’idéologie royale, la sagesse était l’instrument que Dieu offrait au roi pour réaliser des fonctions de justice, d’harmonie et de bien-être pour le peuple. Mais le comportement des rois n’a pas toujours été conforme au désir de Dieu.

Au VIe siècle avant JC, à la suite de la prise de Jérusalem et des déportations à Babylone, la monarchie disparaît. L’attente d’un Messie au sens fort du terme apparaît, il sera envoyé par Dieu, et son agir sera conforme à la sagesse de Dieu. Par ailleurs, la sagesse était un don de Dieu fait au roi, elle n’était donc pas réduite et identifiée à la monarchie, et on se rend compte qu’on peut perdre le roi mais pas ce qui lui donne d’exercer sa fonction, à savoir la sagesse. On trouve pour la sagesse un autre “point de chute” que le roi. Elle était vertu, moyen, et elle devient sujet, et dans cette personnalisation de la sagesse royale, elle devient accessible à tous. La Sagesse devient une figure féminine offerte à tous, elle se présente comme fille, comme mère et comme épouse !

En exil on n’a plus de Temple donc on ne peut pas faire de sacrifice ni de pèlerinage ni édicter des lois, on ne peut qu’établir des maisons de prière, des maisons de parole. C’est à ce moment-là qu’apparaissent les synagogues, et c’est le début des lectures communes : le jour du sabbat devient jour de la Parole, on ne travaille pas parce que c’est la Parole qui crée.Par ailleurs leur souci premier est de donner un corps à la Parole et c’est à ce moment-là que la Parole passe dans l’écriture. Pour autant cette Parole doit rester vivante. Or il n’y a pas de tradition vivante si constamment elle ne s’invente pas, si elle ne crée pas quelque chose de neuf. C’est là qu’apparaît la Sagesse. Et c’est à ce moment que se mettent en place deux types d’hommes : les docteurs de la loi et les sages, et souvent ce sont les mêmes.

Peu de temps avant notre ère, l’auteur du livre de la Sagesse vit en exil à Alexandrie dans des conditions de vie difficiles. Aux chapitres 7-9, en s’identifiant au roi Salomon il reste dans la ligne traditionnelle mais il inaugure en annonçant que la Sagesse s’offre à tout roi et aussi à tout homme, et qu’elle remplit la fonction royale de gouvernement (Sg 8, 1), qu’elle procure la justice (étant plus forte que le mal) et le bien-être. Les prophéties se réalisent en elle : Ézéchiel annonçait le don de l’Esprit pour un renouvellement, et ce don est déjà réalisé dans les amis de Dieu ; Isaïe 11 promettait les dons de l’Esprit au Messie, et la Sagesse a cet Esprit : elle assume la fonction du Messie. Il ne faut donc pas attendre l’ère messianique, dès aujourd’hui la sagesse donne tout et elle fait de l’homme “l’ami de Dieu”. La Sagesse, attirante, est médiatrice entre Dieu dont elle dépend par nature, et l’homme dont elle partage le quotidien et qu’elle transforme de l’intérieur. Le texte ne parle pas des relations directes entre Dieu et l’homme, il dit que c’est seulement par la médiation de la sagesse que Dieu est un ami.

Si on lit attentivement le texte de Sg 7,22 – 8,1, on voit qu’à son époque, l’auteur a trouvé dans la philosophie stoïcienne le moyen de dire tout cela à ses contemporains, découvrant un peu plus le mystère des rapports entre Dieu et l’homme. Il a réalisé une inculturation de la sagesse, et cela sans syncrétisme.

La Sagesse est donc offerte à tous non seulement comme un luxe mais comme quelque chose de fondamental pour réussir et vivre. Avant, en monarchie, cette réussite passait par l’institution royale, maintenant, cette médiation a disparue.

Joseph Pierron, un prêtre ancien professeur d’Écritures saintes, spécialiste du IIe s. avant JC – IIe après, disait que la Sagesse n’est plus simplement l’intelligence de Dieu, son projet, mais qu’elle est l’intermédiaire entre Dieu et les hommes :

  • Elle existe déjà avant la création ;
  • Elle est presque le reflet et l’image de Dieu, comme si Dieu avait besoin d’un miroir pour créer le monde ;
  • Elle est venue habiter parmi les hommes ;
  • Les hommes ne l’ont pas reconnue, et elle a été tentée de remonter au ciel, alors qu’elle veut donner le sens dernier au monde.

Avant notre ère on attend son retour : « Qui est monté au ciel, pour prendre la Sagesse et la ramener de là-haut ? » (Baruch 3, 29)

*

● Sagesse et philosophie

La Sagesse biblique est parfois connue sous le nom de Sophie puisqu’en grec le mot “sagesse” se dit sophia. Et d’ailleurs le philo-sophe lui-même est “l’ami de la sagesse”.

Le Livre de la Sagesse qui est écrit à Alexandrie, en milieu grec, cherche justement à répondre au défi de la sagesse païenne (notamment, la philosophie) par rapport à la révélation divine. On y trouve notamment, reprises de la philosophie grecque, les 4 vertus cardinales qui viennent d’Aristote : « Aime-t-on la rectitude ? Les vertus sont les fruits de ses travaux, car elle enseigne tempérance et prudence, justice et force. » (Sg 8,7).

En Sg 7, 22- l’esprit de la Sagesse reçoit 21 attributs (3 fois 7) : « Il y a en elle (la Sagesse) un esprit intelligent, saint, unique, multiple, subtil, agile, distinct, sans tâche, clair, inaltérable, aimant le bien, diligent, indépendant, bienfaisant, ami de l’homme, ferme, assuré, tranquille, tout-puissant, contrôlant tout et pénétrant à travers tous les esprits, les intelligents, les purs, les plus subtils » Des attributs issus de la Bible sont mêlés à des attributs issus du stoïcisme, par exemple “intelligent” (le 1er attribut) vient du stoïcisme, et “saint” (le 2e) vient de la Bible. Certains qualificatifs confirment le rôle autonome de la Sagesse, non contaminable. Ainsi l’esprit de la sagesse se distingue de la conception stoïcienne pour laquelle l’esprit est l’âme du monde et entre d’une certaine manière en composition avec lui.

*

● Inculturation et ouverture universelle se retrouvent dans les évangiles

Dans son livre L’évangile de Jean et la Sagesse[2], le franciscain Frédéric Manns montre combien l’école johannique s’est référée à la figure de la Sagesse, voici un extrait de ce qu’il dit au début :

« Tous les évangélistes ont tenté une inculturation du message de Jésus dans leur milieu. L’Évangile de Jean, rédigé sans doute à Éphèse, reflète la préoccupation d’inculturer le message du juif Jésus en milieu grec. Dans le judaïsme, le livre de la Sagesse apparaît comme l’essai le mieux réussi d’intégration de la révélation biblique à la réflexion du monde grec. Un des enseignements de ce livre est de laisser entendre que le judaïsme est ouvert à un courant de pensée universelle. Au moment où le judaïsme traumatisé par la destruction du temple se repliait sur des traditions pharisiennes, l’école johannique voulait lui rappeler que la foi la plus authentique avait su s’adapter et s’ouvrir aux grands courants de pensée. Parce qu’il est soucieux d’ouverture aux non-juifs dans la ligne sapientiale, et parce qu’il insiste sur le rassemblement des enfants de Dieu dispersés, l’Évangile de Jean reste fidèle à l’héritage juif. »

*

● La réception de la Sagesse au cours des âges

La tradition juive a identifié la Sagesse à la Torah et l’islam l’a identifiée au Coran.

Dans ses lettres saint Paul parle de la sagesse, en particulier il nomme le Christ «puissance de Dieu et sagesse de Dieu» (1 Co 1,24). Dans son livre de 316 pages, Frédéric Manns montre combien l’école johannique s’est référée à la Sagesse sans la citer. Et les premiers lecteurs connus de l’évangile de Jean qui sont devenus gnostiques chrétiens ont mis en scène la figure de Sophie la Sagesse[3].

Les Pères de l’Église ont majoritairement identifié la Sagesse au Christ, donc au Fils, mais certains comme saint Irénée et Théophile, évêque d’Antioche[4] l’ont, eux, identifiée au Saint-Esprit, preuve de l’unité du Fils et du Saint-Esprit ! Et d’ailleurs la première mention de la Trinité chez les Pères se trouve chez Théophile d’Antioche dans les années 180 : « De même encore, les trois jours qui précèdent les luminaires sont des figures de la triade: Dieu, son Verbe et sa Sagesse » donc la Sagesse est à la place du Saint-Esprit, et l’homme lui-même est mis en quatrième !

La Sagesse est très présente chez les orthodoxes sous le nom de sainte Sophie, et comme il est dit dans le Supplément au Cahier Évangile n°120 : « La sophiologie russe et symétriquement une certaine mariologie catholique vont élaborer deux nouvelles figures sapientielles : Marie et Sophie, curieusement jumelles… » Les auteurs de la kabbale ont fait de la Sagesse l’une des dix séphiroth, elle fait partie des trois premiers attributs de la divinité, étant équilibrée par l’Intelligence, la Kabbale étant ici l’une des lectures juives de l’Ancien Testament..

Le grand exégète Paul Beauchamp accorde une place centrale à la Sagesse.

« Le rapport de Dieu à ce qui manifeste Dieu est regardé en face par l’Ancien Testament. […] L’expansion de l’unité divine se thématise dans plusieurs figures, dont certaines sont très archaïques. Celle qui les contient toutes est la Sagesse, Hokhmah, ou Sophia. […] Les textes sapientiels tardifs font plus que “préparer” le Nouveau Testament : ils témoignent de lui presque à côté de lui. Faute de le comprendre, on pensera que le Nouveau Testament est seulement “expliqué” par eux. […] Des documents parlent de la Sagesse, mais si ce qu’ils disent est vrai, c’est que la Sagesse parle en eux. »[5]

Dans le livre de la Sagesse, donc peu avant la venue de Jésus, la Sagesse est presque identifiée à l’Esprit Saint de Dieu : « Et ta volonté, qui l’aurait connue si tu n’avais donné la Sagesse et envoyé d’en-haut ton Esprit-Saint » (Sg 9, 17). Pour l’auteur du livre de la Sagesse, cet Esprit-Saint n’est pas ce que nous appelons la troisième personne de la Trinité, il s’agit plutôt de l’Esprit prophétique. Or le prophétisme a disparu peu à peu d’Israël autour du IIIe siècle avant JC. Et pour les premiers penseurs chrétiens[6] (par exemple saint Justin), lors du Baptême de Jésus, l’Esprit de Dieu qui était fragmentairement répandu sur les différents prophètes, se rassemble et vient tout entier sur Jésus ; il sera ensuite répandu sur toute l’humanité à la Résurrection.

Le chrétien (celui qui a reçu l’onction) a donc reçu la sagesse pour vivre sa vie. C’est pourquoi par exemple, à propos des débats éthiques, Anne-Marie Pelletier se réfère à la figure de la Sagesse (voir l’extrait mis à la fin de la recension de son livre Débats éthiques, sagesse biblique).

***  

● Que dire pour aujourd’hui à partir de ces textes ?

Le corpus biblique a 3 piliers : la Loi, les Prophètes et la Sagesse, on en a un écho dans « Je vous envoie des prophètes, des sages et des docteurs (de la loi) » (Mt 23,34). Avant Vatican II, la Loi prédominait, et Vatican II a mis en valeur le prophétisme. Dans la société sécularisée actuelle qui est détachée de l’Église, la recherche de sagesse domine à travers les recherches spirituelles tous azimuts de nos contemporains. Ce serait le moment de redécouvrir le corpus de Sagesse et d’offrir une approche non moralisante à partir de la figure attirante de la Sagesse.

Par ailleurs notre contexte n’est pas si différent de celui de l’auteur du Livre de la Sagesse. Des mutations venues de la mondialisation et de la rencontre des cultures ou encore de découvertes scientifiques (comme le chaos organisateur), remettent en cause le langage traditionnel, les préjugés sur lesquels nous vivons (les notions de cause et d’effet, le principe de non-contradiction), et introduisent une relativisation des connaissances et de l’accès à la vérité. Pour que nous restions fidèles, ces mutations nous obligent à trouver de nouvelles formulations en étant à l’écoute des autres, donc à faire une inculturation. Nous ne baignons plus dans le stoïcisme, mais nous découvrons d’autres traditions ou des philosophies. Par exemple, le bouddhisme repose sur deux piliers, la sagesse (parfois personnifiée) et la compassion (pour tous les êtres), et intègre assez la relativisation. La phénoménologie par ailleurs, renouvelle notre approche du réel et du donné, et des penseurs comme Michel Serres en appellent à une sagesse.

Sans faire de syncrétisme (comme les tenants du New Age) ni de la récupération, nous pouvons nous laisser travailler par la lecture des passages relatifs à la Sagesse :
– Ils privilégient une éthique fondée sur l’attirance d’une figure et non pas sur une morale du devoir ; c’est un bon chemin à mettre en valeur.
– Ils personnifient une figure de façon créatrice, présentent le rapport esprit/sagesse comme une fusion dans la différence, et mettent l’homme au centre de ce qui est dit sur Dieu. En ce sens, le mystère de la Trinité est à reformuler car les catégories de nature et de personne ne sont pas adaptées aux hommes d’aujourd’hui, déjà ils ont changé de sens au cours des siècles, et en plus, ils ne parlent pas dans les cultures non-occidentales.
– L’auteur du livre de la Sagesse témoigne d’une sagesse qu’il expérimente comme présence intérieure transformante, et comme compagne dans la vie quotidienne, il reconnaît qu’elle lui arrive aussi par les générations précédentes. Or il vit dans un contexte où l’absence de Dieu domine. Aujourd’hui chacun est invité à faire cette même découverte et à en témoigner. Cette habitation avec la Sagesse n’est-elle pas d’ailleurs réalisée pour tout homme qui lit dans la confiance un texte comme le sien où la Sagesse parle par l’intermédiaire d’un homme ?
.

– Quelques livres ou articles sur ce sujet :

  • La figure de la Sagesse, supplément au Cahier Évangile n°120 (juin 2002).
  • La Sagesse et Jésus-Christ, Cahiers Évangile n° 32. de Maurice Gilbert et Jean-Noël Aletti, 1980.
  • Aux racines de la Sagesse, Cahiers Évangile n° 28 (1979)
  • L’évangile de Jean et la Sagesse, Frédéric MANNS, Franciscan printing Press, 2003.
  •  Débats éthiques, sagesse biblique de Anne-Marie Pelleltier, Salvator 2018.
  • “L’Esprit Saint et l’Écriture biblique” par Paul Beauchamp,  (https://books.openedition.org/pusl/9177).
  • “Création et origine” par David BANON (cairn.info/revue-pardes-2001)

[1] La photo provient de Manuscrit Latin 116, 13v : la Sagesse.

[2] L’évangile de Jean et la Sagesse, Franciscan printing Press, 2003.

[3] Cf. Les malheurs de Sophie la Sagesse. Extraits de la Grande Notice d’Irénée.

[4] Irénée de Lyon : Adv. Haer. II, 30,9 ; III,24,2 ; IV,7,4 ; 20,2.3 ;4. et Théophile d’Antioche :  À Autolykos I,7 ; II,15. I,7 ; II,15.

[5] Extrait de “L’Esprit Saint et l’Écriture biblique” (https://books.openedition.org/pusl/9177).

[6] Par exemple saint Justin, Dialogue avec Tryphon 87.

This entry was posted in RESSOURCES and tagged , . Bookmark the permalink.